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První náměstek ministra pro l´Opinion: «Les Tchèques comprennent très bien ce que ressentent les Ukrainiens»

 

Rozhovor Gilles Sengèse s 1. náměstkem ministra P. Drulákem pro francouzský deník l´Opinion z 10.9.2014.

Pour le vice-ministre tchèque des Affaires étrangères, des sacrifices sont envisageables à condition qu'ils débouchent sur un changement de comportement de la Russie

Les faits - Le président ukrainien Petro Porochenko a déclaré mercredi que la Russie avait rapatrié sur son territoire la majeure partie des troupes déployées dans l'est du pays, laissant espérer la possibilité d'un processus de paix. Sans aller jusqu'au fédéralisme souhaité par Moscou, un texte de loi accordant un statut spécial à certaines zones occupées par les rebelles dans les régions de Donetsk et de Louhansk sera soumis au Parlement la semaine prochaine.

Par rapport à d'autres pays de la région qui n'ont pas manqué de dénoncer l'action de la Russie en Ukraine, la Tchéquie paraît en retrait. Quelle est votre position?

A la différence de la Pologne et des pays Baltes, nous ne nous sentons pas directement menacés. Nous n'avons pas 30% de notre population d'origine russe directement exposée à la propagande russe (ndlr comme en Lettonie). Mais nous sommes solidaires avec ces pays et nous partageons totalement leurs inquiétudes. Nous avons été envahis nous aussi par le passé et nous comprenons très bien ce que ressentent les Ukrainiens aujourd'hui. Nous trouvons l'agression de la Russie inacceptable, en violation de toutes les règles internationales. Nous sommes d'accord et avons soutenu toutes les mesures coercitives prises par l'Union européenne mais, en même temps, nous cherchons les moyens les plus appropriés pour arriver à une paix durable et sortir de cette situation cauchemardesque.

Nous sommes prêts à faire des sacrifices mais il faut que cela change le comportement de Moscou. Or, les rétorsions actuelles sont plus coûteuses pour nous que pour la Russie. Il faut trouver un équilibre acceptable pour l'opinion publique. Nous avons des liens commerciaux assez étroits et sommes dépendants de la Russie, notamment des livraisons de gaz qui représentent plus de la moitié de notre consommation. C'est notre voisinage. Nous ne voulons pas d'un conflit gelé. Nous avons dans la région un intérêt stratégique et géopolitique.

Comment analysez-vous l'attitude de Vladimir Poutine?

Même si certains admirent son efficacité, il n'agit pas de manière rationnelle. Il va être perdant sur le long terme car il sera à l'avenir très difficile pour n'importe quel gouvernement ukrainien de s'entendre avec la Russie. Il peut contrôler la Crimée, déstabiliser l'Est de l'Ukraine mais il ne pourra pas développer de partenariat avec Kiev alors que c'est son intérêt. Il est difficile de savoir quels sont les buts ultimes de la Russie et jusqu'où elle veut progresser. Ce qui est inquiétant, c'est que sa politique est soutenue par l'opinion publique russe et ce n'est pas seulement le résultat de la propagande du Kremlin. En dépit des efforts des Occidentaux, il y a dans ce pays une déception à l'encontre de l'Ouest, le sentiment d'un manque de reconnaissance de la Russie comme une grande puissance.

Quelles sont vos relations avec Moscou?

Nous avons essayé de construire un partenariat économique et d'améliorer nos relations diplomatiques mais cela demeure très problématique. La révolution de velours qui a abouti à notre libération en 1989 a été vécue comme une humiliation par Moscou.

Etes-vous favorable à l'intégration de l'Ukraine dans l'Otan, dont vous êtes membre depuis 1999?

Cela a été irresponsable de laisser entrevoir à l'Ukraine une chose que les pays occidentaux n'étaient pas prêts à lui offrir. C'est un pays qui a besoin d'entretenir aussi des liens avec la Russie, comme avec l'Union européenne. Il faut trouver un modèle n'excluant ni l'un, ni l'autre. Nous devons surtout aider Kiev à bâtir un Etat qui fonctionne, ce qu'il ne peut pas faire seul dans la transition actuelle. Moscou profite d'ailleurs de cette faiblesse pour déstabiliser le pays.

Vous avez connu une séparation avec la Slovaquie. Pensez-vous qu'un scénario similaire puisse se produire en Ukraine avec la Crimée et l'est du pays?

C'est une situation totalement différente. Notre partition avec la Slovaquie n'a pas été provoquée par une force venue de l'extérieur. Cela s'est fait d'une manière démocratique, sans aucune pression impérialiste d'un voisin voulant élargir son territoire et en bonne entente entre Tchèques et Slovaques. Pour ce qui est de l'Ukraine, il est difficile d'envisager que ce pays soit viable sans une base industrielle aussi importante que le Donbass.

Odkaz: www.lopinion.fr

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